Foire aux questions
Sur la démarche
La Note Globale – anciennement Ferme France – est une association loi 1901 lancée en 2017 à l’initiative d’un couple d’entrepreneurs engagés dans le développement durable depuis plus de 20 ans, Capucine Laurent et Maximilien Rouer, et de neuf entreprises pionnières (Advitam, Auchan, Fleury Michon, Sodebo, Terrena, Soufflet, Flunch, Moët Hennessy, Intermarché).
La Note Globale est née du constat qu’aujourd’hui chacun a pris conscience des enjeux sociétaux, que ce soient des questions environnementales, des questions de juste rémunération de tous et autres questions sociales, ou des questions de nutrition / santé. Chacun a pris conscience de la nécessité du passage à l’actions, chacun cherche les meilleures actions à mettre en œuvre dans son entreprise, chacun cherche les meilleurs achats à faire en tant que consommateur.
Par ailleurs, pour que les choses changent effectivement, il est aujourd’hui nécessaire d‘agir tous ensemble et de tous changer notre manière d’agir.
C’est pour apporter une contribution positive et accélérer l’impact de cette marche en avant qu’est née La Note Globale.
C’est pour aider les consommateurs, perdus devant la forêt de labels et de signes de qualité, à mieux consommer, que La Note Globale a été créée.
C’est pour aider les producteurs, transformateurs, distributeurs, artisans, restaurateurs et tous les acteurs des filières à mieux choisir les actions à mettre en œuvre, que La Note Globale a été créée.
La Note Globale est le premier indicateur à mesurer la performance globale des produits alimentaires : elle aide concrètement et efficacement à consommer mieux et produire mieux.
Présidée par François Attali à son lancement, ancien directeur marketing stratégique de Terrena et expert en marketing stratégique ; l’Association est aujourd’hui présidée par Anne Vandenbossche, agricultrice des Hauts de France, Vice-Présidente de la Coopérative UNEAL et du Groupe ADVITAM.
Est-ce que ce produit est bon pour la santé ? Est-il Français ? Est-il bon pour l’environnement ? Bon pour les animaux ? Bon pour les producteurs ? Bon pour l’économie locale ?
Est-ce que mon produit répond à toutes ces attentes ? Est-il meilleur que les autres ? Si oui, comment le prouver ? Et si non, comment l’améliorer ?
À toutes ces questions complexes, il y a désormais une réponse simple : la Note Globale.
La Note Globale est le premier indicateur à mesurer la performance globale des produits alimentaires : elle aide concrètement et efficacement à consommer mieux et produire mieux.
- La Note Globale vise à améliorer la performance globale des produits issus du vivant, en aidant les consommateurs ET les acteurs économiques à faire des choix éclairés.
- Pour les consommateurs : c’est un repère clair pour choisir les meilleurs produits.
- Pour les entreprises agroalimentaires : c’est un outil de progrès pour choisir les meilleures actions de production, transformation et distribution.
La Note Globale est basée sur les données de ceux qui font les produits et co-construite avec tous les acteurs des filières et leurs parties prenantes.
La Note Globale propose un indicateur de performance globale des produits alimentaires qui prend en compte tout ce qui compte pour les consommateurs, tout ce sur quoi les acteurs qui fabriquent les produits, agissent:
- La nutrition & la santé humaine
- La traçabilité & la transparence
- L’environnement
- Le bien-être animal
- L’origine, l’équité & la contribution à l’économie française
- La responsabilité sociale des entreprises.
Chaque produit est noté de 1 à 100. La note globale sera mise sur les emballages des produits ou plateformes digitales pour que les consommateurs puissent se repérer facilement. Des informations complémentaires par enjeu seront mises à disposition et disponibles via des applications smartphone et un site web.
La Note Globale est un repère clair pour aider le consommateur à choisir les meilleurs produits : en un clin d’œil il peut différencier un produit vis-à-vis d’un autre sur sa performance globale ou sur sa performance sur chacun des sujets qui l’intéresse (l’environnement ou le bien-être animal, ou la nutrition santé).
La Note Globale est un outil de progrès pour les acteurs qui font les produits : c’est un outil pour choisir les meilleures actions de production, transformation et distribution à mettre en œuvre dans son entreprise et avec les autres acteurs qui contribuent à fabriquer, transformer ou vendre le produit.
Pour aider les acteurs à arbitrer, La Note Globale co-construit un référentiel de notation qui recense toutes les possibilités d’agir et les classifie, en leur donnant plus ou moins de points. Chaque acteur peut ainsi identifier les actions à mener selon ses objectifs et selon les enjeux de société. S’il veut par exemple progresser dans le domaine de la santé humaine, il choisira l’action qui contribue au plus haut niveau de santé. Et s’il veut améliorer dans tous les domaines, il saura identifier les bons leviers, dans son entreprise et aussi avec ses fournisseurs et/ou clients.
La Note Globale aide à l’amélioration de la performance des produits : la Note Globale publie un tableau de bord qui permet d’identifier pour chaque produit là où l’ensemble des acteurs performent et là où ils peuvent progresser. Ce tableau de bord met en avant les points de force et les points de progrès, maillon de la chaine de valeur par maillon et enjeu sociétal par enjeu (environnement, nutrition & santé humaine, bien être animal…).
La Note Globale est aussi un outil de confiance, qui recrée du lien entre les consommateurs et les acteurs qui fabriquent le produit : la Note Globale donne aux consommateurs le moyen d’agir sur son alimentation aux côtés de ceux qui font le produit, par différents moyens :
- participer à la gouvernance via le Collège de Consommateurs
- participer à définir le périmètre de notation des produits composés
- vérifier les notes, en participant au Jury Citoyen
- orienter le progrès sociétal, en participant au vote des plans d’action
Le référentiel de notation s’appuie sur les actions réelles et actualisées de tous les acteurs qui font le produit.
La Note Globale n’est ni un cahier des charges, ni un Label : c’est un référentiel de notation évolutif, co-construit exclusivement sur la base d’actions concrètes :
- les actions déjà mises en œuvre par les acteurs économiques
- les actions des labels et démarches de qualité existants (Agriculture Biologique, Label Rouge, Certification Haute valeur environnementale, Bleu Blanc Cœur, Nutriscore, ISO 26030, Agri-confiance…)
- les actions les plus innovantes mises en œuvre par un petit nombre d’acteurs
Le référentiel de notation est évolutif, il pousse les acteurs à progresser en permanence. Le référentiel s’adapte aux innovations des acteurs économiques et aux attentes des consommateurs, il sera revu si besoin tous les deux ans en cas d’innovation majeure d’un des adhérents.
La Note Globale est une démarche collective et ouverte. L’association veut être le lieu de rassem-blement d’acteurs aux intérêts parfois différents, de tous les points de vue, qui souhaitent agir en-semble et proposer des solutions concrètes pour répondre aux grands enjeux de société (environne-ment, nutrition a santé humaine, transparence & traçabilité, bien être animale ; origine, équité et contribution à l’économie française ; responsabilité sociale de l’entreprise).
Au 13 février 2020, l’association compte plus de 50 adhérents dont 9 “adhérents fondateurs” qui représentent l’ensemble de la filière : agriculteurs, artisans, acteurs de la logistique, transformateurs, organismes stockeurs et coopératives, restaurateurs, commerçants, distributeurs, financeurs, con-sommateurs, institutions et société civile :
- Des organisations de producteurs agricoles comme la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL), la Fédération Nationale Porcine (FNP) ou l’Association Générale des Producteurs de Blé (AGPB)
- Des groupes coopératifs comme Advitam, Cooperl, InVivo, Sodiaal, Terrena ;
- Des entreprises agroalimentaires : Fleury-Michon, Sodebo, Soufflet, LSDH, Lesieur, Savencia, D’Aucy, Le Wacq ;
- Des distributeurs : Auchan, Carrefour, Intermarché, Système U ;
- Les restaurants Flunch ;
- Des artisans comme le MOF Frédéric Jaunault ;
- Des experts et des startups : API Agro, Afnor certification, Business France, Institut National de la consommation (INC), GS1, Citéo, Miimosa, Scan Up, Siga, TheGreenData ;
- Des ONG et associations : OABA, Pour une agriculture du vivant, Bleu Blanc Cœur, Demain La Terre, Nouveaux Champs ;
L’association est présidée par Anne Vandenbossche (élue en 2019), vice-présidente des coopératives UNEAL et Advitam, qui représente l’ensemble des adhérents.
Le porte-parolat et le pilotage de l’activité permanente sont toujours assurés par les deux entrepre-neurs à l’initiative du projet, Capucine Laurent et Maximilien Rouer, respectivement directeur géné-ral et porte parole et directeur du développement de l’association.
L’adhésion est ouverte à tous, du producteur au consommateur. Cela illustre notre volonté de ras-semblement et d’agir ensemble. Pour permettre à chacun de contribuer au projet, nous avons choisi un barème d’adhésion adapté en fonction de la taille et du statut de chaque adhérent. La grille de cotisation fait également la distinction entre un acteur qui fabrique des produits et appose l’étiquette sur ses produits, d’un acteur qui n’en n’a pas :
- Pour les entreprises, l’adhésion est calculée sur la base de son chiffre d’affaires. Pour un CA compris entre 2 et +50 millions d’€, la cotisation est comprise entre 10k et 50k€
- Un barème spécifique a été mis en place pour les entreprises au CA inférieur à 2 millions d’€ et les associations professionnelles pour leur faciliter l’accès au projet
- Les associations citoyennes bénéficient d’une adhésion spécifique comprise entre quelques centaines d’€ et 20 000 € selon leur taille
- Les citoyens-consommateurs peuvent également adhérer pour un montant de 20 €
À noter que le statut premium “d’adhérent fondateur” nécessite un engagement financier immédiat sur 5 ans et un investissement au sein de la gouvernance en tant que membre du Bureau.
Nous avons souhaité impliquer les consommateurs dans la gouvernance, les décisions et les actions de La Note Globale. Bien au-delà du simple accès à une information qualifiée sur les produits. Nous leur donnons du pouvoir stratégique et de l’influence sur l’association, en plus d’un droit de regard et de vérification. Ainsi, ils :
- Participent à la gouvernance en direct via le Collège de Consommateurs (dès le SIA 2020)
- Participent à définir le périmètre de notation des produits composés (2nd semestre 2020)
- Vérifient les notes, en participant au Jury Citoyen (à partir de 2021)
- Prescrivent des marques et/ou produits qu’ils voudraient voir noter
- Définissent ce qu’ils veulent trouver dans leur assiette demain en votant pour les plans d’actions qu’ils souhaitent que mettent en place ceux qui fabriquent le produit (par ex plus de performance environnementale ou nutritionnelle ou bien-être animal…).
Nous avons la conviction qu’il est essentiel que les consommateurs s’impliquent dans les choix et les actions des filières, afin de recréer une relation de confiance et de responsabilité partagée entre eux et les acteurs économiques. Notre démarche doit être totalement collective et inclusive.
Sur l’étiquetage de la performance sociétale
Les consommateurs sont unanimes : il y a trop de labels, de logos, de signes de qualité, ils sont perdus. Ils sont perdus parce que chaque label, chaque logo répond à une question qu’il se pose, mais pas à toutes les questions, ce qui rend les produits incomparables entre eux.
Quand on va plus loin et qu’on cherche à comprendre pourquoi, et c’est la question que nous leur avons posée, les consommateurs attendent une étiquette qui simplifie leurs choix, à la fois avec une approche globale des sujets, mais aussi qui soit présente sur toutes les catégories de produits, qu’ils soient bruts ou transformés, simples ou composés. En allant encore plus loin, les consommateurs de-mandent que cette étiquette soit une note, avec un chiffre, qui permette, “à côté de l’étiquette prix”, lui-même composé d’un nombre, de comparer les produits.
Nos adhérents ont donc la conviction profonde qu’il ne s’agit pas d’une étiquette en plus justement mais d’une étiquette globale, complémentaire et simplificatrice des actes d’achat.
- Les consommateurs sont de plus en plus informés, exigeants et diversifiés. Certains sont très attachés à certains labels ou appellations, d’autres rechercheront des réponses sur le bien-être animal ou la contribution à l’économie locale, d’autres enfin souhaiteront disposer d’une vision plus globale. Notre ambition est de pouvoir apporter cette note globale et des informations plus spécifiques sur les 6 enjeux clés pour les consommateurs :
La nutrition & la santé humaine - La traçabilité & la transparence
- L’environnement
- Le bien-être animal
- L’origine, l’équité & la contribution à l’économie française
- La responsabilité sociale des entreprises
Cela permet aussi aux acteurs de la filière de pouvoir s’évaluer et progresser sur l’ensemble des attentes sociétales.
La force de la démarche repose sur ses adhérents. En seulement deux ans, nous avons déjà réuni une cinquantaine d’acteurs de référence. Nous sommes convaincus que de nombreuses autres entreprises rejoindront notre mouvement dont le développement s’accélérera de façon exponentielle dans les prochaines années à l’instar de l’étiquette énergie pour l’électroménager.
Nous accueillons positivement toutes les initiatives visant à améliorer la performance sociétale d’un produit. De plus, avec l’ambition d’ouverture et d’inclusion de La Note Globale, toute nouvelle démarche peut s’intégrer et être valorisée dans notre référentiel.
Les démarches de Casino ou d’Intermarché apportent une nouvelle information au consommateur sur un sujet spécifique (ici le bien-être animal). Ces démarches ne sont donc pas concurrentes à La Note Globale : elles sont complémentaires.
Pour preuve, le francoscore est en cours d’intégration par La Note Globale, c’est-à-dire que nous sommes en train de regarder si nous pouvons évaluer l’origine française des matières premières et des produits en se basant sur l’algorithme du francoscore, plutôt que d’inventer une autre méthode d’évaluation de l’origine France. Comme demain nous étudierons l’intégration de l’étiquette BEA de Casino dans le référentiel de notation.
De la même manière, le Nutri-Score est un référentiel fort utile pour notre démarche car il permet de faciliter la notation sur une partie de l’enjeu santé-nutrition : un produit qui a par exemple une note Nutri-Score B, obtient un certain nombre de points sur un levier d’actions de l’enjeu Nutrition santé de La Note Globale. C’est bien la force de La Note Globale de se nourrir et de nourrir les dé-marches thématiques et de ne pas tout réinventer.
Le progrès sociétal n’est pas un marché concurrentiel mais un champ de coopération.
Les produits qui viennent de l’étranger ou dont une partie de la production est passée par l’étranger sont notés comme les produits fabriqués entièrement en France : sur la base du même référentiel de notation.
Sur certains sujets sociétaux (ex recours à certaines molécules phytosanitaires, densité d’élevage, dose d’azote à apporter à l’hectare selon les zones, conditions de travail), la règlementation française est mieux disante que d’autres règlementations. Sur d’autres sujets, elle l’est moins.
- Le référentiel distingue :
Les actions mises en œuvre pour respecter les spécificités sociétales de la réglementation française. - Toutes les actions qui vont encore plus loin que ce qu’exige la réglementation
Un produit qui respecte toutes les exigences règlementaires françaises mieux disantes sociétalement, obtient 50/100. Auxquels s’ajoutent tous les points additionnels correspondantes aux actions qui vont encore plus loin que ce qu’exige la réglementation.
Sur la méthode de notation
Un produit est une somme d’actions mises en œuvre par plusieurs acteurs.
Un produit fait intervenir de nombreux acteurs…
Fabriquer un produit alimentaire et le vendre aux consommateurs, nécessite l’intervention d’une multitude d’acteurs : spécialistes de la génétique animale et végétale, spécialistes du machinisme agricole, agriculteurs, éleveurs, organismes stockeurs, transformateurs, logisticiens, distributeurs, restaurateurs… Chacun a une part de responsabilité dans la performance sociétale du produit.
Tous les acteurs ont des impacts différents sur tous les enjeux de société…
Pour qu’un produit ait une bonne performance sociétale, cela suppose que TOUS les acteurs qui contribuent à sa fabrication, œuvrent dans le bon sens ; sur TOUS les enjeux : bien-être animal, santé, environnement, traçabilité, origine, équité & la contribution à l’économie française et responsabilité sociale des entreprises.
La Note Globale répertorie et note toutes les actions possibles selon leur efficacité sociétale pour aider les acteurs à choisir les meilleures actions pour leurs produits.
Pour aider les acteurs à arbitrer, La Note Globale co-construit un référentiel de notation qui recense toutes les possibilités d’agir et les classifie, en leur donnant plus ou moins de points. Le fabricant peut ainsi identifier les actions à mener selon ses objectifs et selon les enjeux de société. S’il veut par exemple progresser dans le domaine de la santé humaine, il choisira l’action qui contribue au plus haut niveau de santé. Et s’il veut améliorer dans tous les domaines, il saura identifier les bons leviers.
La Note Globale d’un produit est obtenue en faisant la somme pondérée des points obtenus sur chacune des actions mises en œuvre sur chacun des enjeux par chacun des acteurs impliqués dans la production, transformation et distribution du produit.
Le référentiel distingue :
- Les actions mises en œuvre pour respecter la réglementation française.
- Toutes les actions qui vont encore plus loin que ce qu’exige la réglementation)
Les notes sont attribuées et validées en 3 étapes.
- La première étape est l’auto-évaluation de chaque acteur à son niveau. L’agriculteur à la ferme, le transporteur dans le camion, l’industriel à l’usine, le commerçant dans son ma-gasin. Chacun s’autoévalue via le référentiel de notation, disponible via une interface digi-tale. Les données d’auto-évaluation restent confidentielles : elles ne sont pas connues dans le détail par les concurrents ou clients, mais uniquement par l’association. Les résul-tats de calcul de la note sont eux par contre publics.
- La deuxième étape est l’évaluation par un tiers, appelé organisme de certification, manda-té par l’entreprise. L’organisme de certification s’assure que personne n’a triché, et que tout le monde est noté à la même enseigne.
- La troisième étape est la validation aléatoire de la note par un consommateur volontaire participant au jury citoyen, formé au référentiel. Cette démarche originale sera lancée cou-rant 2021.
Un produit peut théoriquement atteindre la note de 100, mais cela semble très peu probable au regard de l’exigence du référentiel. Cela signifierait que sur l’ensemble des catégories d’action le concernant, le produit aurait obtenu la note maximale.
Cela est d’autant moins probable que certains enjeux s’opposent : une bonne note en impact carbone pourra se matérialiser par une moins bonne note en impact nutritionnel, par exemple.
De plus, le principe de la notation étant d’engager tous les acteurs dans une démarche de progrès continu, l’association sera vigilante à un équilibre de la dispersion des notes par catégorie de produit, de telle sorte que le référentiel soit bien relatif à la performance d’une catégorie de produit. Dès lors qu’un trop grand nombre de produits d’une catégorie auraient atteint une note élevée, le référentiel pourra s’ajuster au regard des progrès constatés par la catégorie. Dans ce cas, comme cela est pratiqué par l’étiquette énergie des réfrigérateurs et autres appareils électroménagers, un “coup de rabot” est appliqué au référentiel de la catégorie de produits, qui se matérialise par le fait que la note moyenne qui était mettons 16/20, devient 12/20, décalant d’autant toutes les notes des produits de cette catégorie.
Autres questions
C’est la première question que nous avons posée aux consommateurs via des panels au tout début du projet en 2018.
Et la réponse fut unanime : “oui, nous les consommateurs, nous sommes perdus parmi la multiplication des labels, étiquettes, et promesses sur les produits. Nous sommes perdus parce que ces indications ne recouvrent pas les mêmes informations : certaines parlent d’environnement, d’autre d’équitable, d’autres enfin de bien-être animal, et rendent les produits incomparables. Or, nous voulons choisir les produits en connaissance de cause. Cela est impossible aujourd’hui, chaque produit racontant une histoire différente de son voisin.”
La question suivante était : que souhaitez-vous ?
La réponse était là aussi unanime : “nous attendons une étiquette simple, unique dans sa forme pour tous les produits alimentaires. Une étiquette accessible à tous, qui permette d’un seul coup d’œil de comparer les produits en rendant visible l’invisible.
Il faut que cette étiquette soit globale, qu’elle réponde d’un coup d’un seul à toutes nos attentes, que ce soit en termes de santé, d’environnement, de respect des salariés, des agriculteurs, des animaux, de transparence, ou d’origine… il faut que cette étiquette soit sous la forme d’une note, que tout le monde comprendra, puisque tout le monde est allé à l’école.”
Bien sûr, il faudra que cette note globale reconnaisse les labels et signes de qualité auxquels les consommateurs font confiance. C’est ainsi que la Note Globale est inclusive et complémentaire aux autres labels et signes de qualité, en les intégrant dans la construction de sa note.
Les attentes des consommateurs sont multiples et se cumulent souvent, les informations sur les emballages doivent s’adapter à cette diversité pour apporter la meilleure information à l’achat. Nous avons remarqué que les consommateurs attachent de plus en plus d’importance à l’ensemble de la production d’un produit, et non plus uniquement au lieu de fabrication, sa qualité nutritionnelle et à la provenance de ses ingrédients.
Concernant la confusion possible, nous pouvons faire le parallèle avec ce que nous connaissons tous, notre moyenne générale lorsque nous étions à l’école. Cette moyenne générale ne crée pas de confusion avec nos notes dans les différentes matières mais elle apporte une vision globale complémentaire. Nous suivons exactement le même principe
Les consommateurs sont très clairs : ils sont en effet perdus.
La situation est tout à fait confuse.
Confuse tout d’abord sur les emballages, entre les logos des labels publics et celles des démarches privées, confuse ensuite entre les applis, et bien sûr confuse entre la multitude de logos et d’applis.
De fait, un produit peut déjà être rouge sur Yuka, et orange sur Nutri-Score. Ou l’inverse.
C’est dans ce paysage que s’inscrit La Note Globale :
- pour apporter une information simple aux consommateurs : un même visuel sur tous les produits,
- pour apporter une information sur tous les sujets qui intéressent le consommateur,
- pour apporter une information juste car basée sur les données réelles et actualisées de ceux qui font les produits.
Comme son nom l’indique, la vocation de La Note Globale est d’apporter une approche globale, ce qui veut dire intégrer l’ensemble des labels et démarches qualité existants. Sachant qu’en général, ces labels portent sur une partie seulement de ce qui fait le produit. Par exemple, l’IGP est principalement une information sur l’origine, et ne dit rien sur les autres enjeux.
Les consommateurs nous ont dit vouloir une Note Globale : ils recherchent un outil pour comparer simplement et rapidement les produits dans toutes leurs dimensions de production, et pas sur un seul aspect.
Par rapport aux applis comme Yukka ou aux scores comme Nutri-Score ou aux labels, le référentiel de notation de La Note Globale a une approche exhaustive : elle traite tous les sujets qui interpellent le consommateur, et sur un sujet déjà traité par Nutri-Score par exemple, comme la nutrition, la Note Globale inclue le Nutri-Score et va plus loin. Le Nutri-Score évalue la composition en sel, sucre et matières grasses d’un produit. La Note Globale prend en compte la note du Nutri-Score, et complète avec d’autres éléments clés de l’impact nutritionnel d’un produit. Non seulement la Note Globale prend en compte la note du Nutri-Score, mais y ajoute des notes sur : la teneur en matières premières de qualité (ex ratio omega 3/6 sur les matières grasses, présence de fibres), l’impact du niveau de transformation, la présence de substances controversées dans les produits et les emballages…
Les deux démarches sont donc complémentaires : avoir un bon classement sur Nutri-Score permet de faire augmenter sa Note Globale. Mais pour avoir une Note Globale optimale, il faut également avoir agi sur d’autres dimensions nutritionnelles, et bien sur d’autres enjeux sociétaux comme l’environnement, le bien-être animal ou encore la traçabilité.
Comme à l’école, le mieux est évidemment d’avoir une bonne Note Globale et de bonnes notes dans les différentes matières. La Note Globale n’est que la somme des notes obtenues par le produit sur chacun des enjeux.
Dans tous les cas, grâce aux outils digitaux, La Note Globale donne accès à la moyenne générale obtenue par le produit, et aux moyennes par enjeu. Tous les consommateurs pourront donc s’y retrouver : ceux qui veulent avoir accès à une note sur un ou plusieurs enjeux qu’ils considèrent comme prioritaires, comme ceux qui souhaitent avoir accès à la note moyenne du produit.
Avant la Note Globale, à l’exclusion des produits sous signes officiels de qualité (Labels AB, Rouge, IGP, AOP, …), qui concernent quelques pourcents de la production française, la grande majorité des produits ne bénéficiait pas d’un référentiel de notation partagé. A l’exclusion notable des produits sous ces labels, les entreprises étaient donc de fait en situation de juge et partie sur les promesses faites aux consommateurs.
C’est d’ailleurs sur la base de ce constat que La Note Globale a été créée : pour donner à tous les produits une base d’évaluation neutre, objective et indépendante de telle ou telle entreprise, et de tel ou tel lobby.
En choisissant de faire association pour construire cet outil neutre, dont la mission est de répondre aux grands enjeux de société, et avec pour principe d’accueillir aussi bien les concurrents que les clients ou fournisseurs ou autres parties prenantes, les entreprises ont décidé ensemble de co cons-truire avec leurs parties prenantes le thermomètre de mesure objective de la qualité globale de leurs produits.
La différence est donc notable : avant la Note Globale, l’entreprise notait selon sa propre échelle de valeur, et racontait ce qu’elle voulait sur son produit. Avec la Note Globale, l’entreprise note selon une échelle de valeur commune à l’ensemble des parties prenantes, et le résultat de la notation ne lui appartient plus.
Et comme dit l’adage : “pas de progrès sans mesure.” Une fois le thermomètre à disposition, le progrès peut être mesuré, et les produits vont rapidement s’améliorer.
Il s’agit d’une démarche volontaire. L’association LNG met à disposition des adhérents le référentiel de notation sociétale. Aujourd’hui, chaque adhérent est ensuite libre d’une part d’utiliser le référentiel pour évaluer ses produits, et d’autre part d’appliquer l’étiquette sur tout ou partie de ses produits. Si l’adhérent décide d’appliquer l’étiquette sur un produit, il doit donner les détails de la notation pour chacun des enjeux.
Au-delà de la note en soi, c’est aussi le souci de la transparence, de l’engagement et du progrès qui mobilise nos adhérents. Personne n’est parfait, le consommateur le comprend. Mais tout le monde peut progresser, le consommateur l’attend. C’est bien ensemble que nous agissons.
À date, le référentiel est d’ailleurs tellement strict que les meilleurs produits évalués n’atteignent pas la note de 80 sur 100. Ces résultats sont la traduction du fait que La Note Globale traduit à la fois :
- La réalité des actions mises en œuvre,
- Mais aussi la capacité à remonter l’information et les preuves sur tous les sujets et sur tous les maillons.
Aujourd’hui, les filières ont lancé un vaste chantier de collecte et de structuration de l’information produit sous l’égide de plusieurs démarches comme Numalim, Numagri et CodeOnLineFood, avec GS1 en association internationale garante de l’interopérabilité des données dans chacun de ces projets.
Toutes ces démarches sont complémentaires de celle de La Note Globale, qui a pour adhérent et partenaire de la première heure GS1, et toutes ces démarches vont dans le sens de l’amélioration de la collecte et de la transmission de l’information dans les entreprises et entre entreprises.
Tout cela pour dire que les notes obtenues par les premiers produits notés ne sont donc pas simplement le reflet réel des actions mises en œuvre par chacun – mais aussi et tout autant, le reflet de la capacité des filières à remonter les données.
En pratique, nous estimons qu’environ 20% des données sont bloquées à un niveau ou l’autre dans la chaine de valeur, et ne peuvent donc pas être comptabilisées dans La Note Globale. Il ne s’agit pas de refus de transmission d’informations, mais de systèmes et d’outils d’information le long de la chaine de valeur qui ne sont aujourd’hui pas suffisamment interopérables. D’autant plus quand il s’agit de transférer des données entre entreprises : chacun a pu développer son système… qui fonctionnait très bien jusqu’ici, pour échanger des données au sein de l’entreprise. Mais ce système ne sait pas communiquer avec le système d’une autre entreprise.
Il s’agit donc de qualité cachée, ou encore de qualité bloquée dans le système, que nous ne parvenons pas (encore) à faire remonter. Nous estimons ainsi que certaines notes sont sous estimées jusqu’à 20%.
Pour être encore plus concrets, certains produits proposés à la notation par les adhérents n’ont pas pu être notés, parce qu’il nous manquait les données sur 3 maillons sur 5 (soit 60% des données) …
Bilan : nécessité de développer des systèmes interopérables et complets en termes de contenus et le long de la chaine de valeur, comme GS1 le propose.
D’après Wikipédia, l’objectivité est la “qualité de ce qui est conforme à la réalité, d’un jugement qui décrit les faits avec exactitude”.
Dit autrement : l’objectivité sur un critère veut dire à la fois prendre du recul sur celui-ci, en regarder toutes les facettes, et les décrire avec un langage commun aux parties. Et notamment décrire de manière partagée le problème posé par le sujet, et les différentes actions mises en place pour y répondre.
L’évaluation consiste ensuite à se mettre d’accord sur cette base, en donnant collectivement une valeur faible aux actions qui ont peu d’impact, et une valeur forte à celles qui ont le plus d’impact.
Une étape essentielle de La Note Globale est donc de mettre autour de la table des contributeurs suffisamment différents et aux intérêts suffisamment distincts pour parvenir à obtenir une représentation des faits la plus proche possible de la réalité. Dans les pratiques, cette représentation multi parties-prenantes, est une condition sine qua non des travaux de la Note Globale.
Cette étape n’est évidemment pas suffisante pour coconstruire l’objectivation du réel.
C’est pourquoi, après la représentation multi parties-prenantes, la Note Globale va chercher une représentation de la transdisciplinarité. Cette étape est encore moins habituelle que la précédente, qui en 2020 est banalisée (au moins dans les discours) avec le développement durable. Faire parler un expert en nutrition avec celui de l’environnement, ou un expert en sciences sociales, est toujours fécond mais reste exceptionnel, n’ayant aucune valeur face au principe international “de la reconnaissance par les pairs”.
Tous ces gens réunis permettent d’avoir la matière à l’objectivation du réel. Encore faut-il que ces gens s’expriment librement. L’étape suivante consiste donc à installer un climat propice à l’exposition des positions et des expertises, avec bienveillance, écoute et responsabilité, de telle sorte que les différents avis, aussi éloignés soient ils les uns des autres, puissent s’exprimer.
Ceci afin de dépeindre la situation dans ses différentes réalités, chaque acteur possédant une partie de ce qui est fait pour répondre au problème.
À ce titre, nous avons découvert par exemple qu’un même mot pouvait avoir différentes significations, que l’on soit à la ferme, dans une usine ou dans un supermarché… en réduisant la polysémie, nous apprenons à parler un langage commun, première étape d’une co-construction réussie.
Bien entendu, nous nous assurons que l’ensemble des avis des parties prenantes a été recensé : soit parce que celles-ci étaient autour de la table, soit parce qu’elles auraient été auditionnées indépendamment des groupes de travail, soit encore parce que les avis sont libres d’accès sur internet ou la littérature scientifique.
Cette dernière étape est par ailleurs assez fréquente avec les ONG, qui souhaitent en général rester en retrait des débats, pour garder plus de recul.
Et parce que La Note Globale est elle-même en progrès continu, nous mettons en place en sus de ce processus deux comités consultatifs : un comité scientifique d’une quinzaine de membres, ainsi qu’un comité éthique de trois membres.
Le premier nourrira les groupes de travail d’une vision scientifique à la fois plus pointue et plus internationale, en apportant des contributions sur les avancées scientifiques accessibles aux seuls chercheurs via les revues et colloques spécialisés ; tandis que le second permettra à l’association de garder le cap de sa haute mission de progrès sociétal.
Chaque chose en son temps. Même si nous rêvons d’installer La Note Globale comme une référence internationale, la première étape est de réussir à l’installer en France.
Cet outil de notation est à la disposition de ses adhérents, dans l’intérêt des filières agricoles et agro-alimentaires françaises. Nous travaillons de concert avec Business France, qui a rapidement adhéré à la démarche en 2018, pour permettre à LNG de devenir à moyen terme un levier supplémentaire de référence à l’export. En Irlande, c’est cet esprit qui animé l’initiative intitulée “Origin Green” née en 2007. Il faut garder en tête qu’en France, nous avons sur certains sujets des ambitions réglemen-taires supérieures aux autres pays. Il serait légitime de valoriser ces performances supérieures qui pèsent par ailleurs sur les exploitants et acteurs français.